MAJ : 11/04/2016
Lasauvage est un village minier luxembourgeois. Il est également le seul village luxembourgeois entièrement francophone.
Avant l’industrialisation, Lasauvage était le seul site de traitement du minerai de fer au sud du Luxembourg, un certain Gabriel Bernard ayant obtenu l’autorisation de fondre du minerai à Lasauvage en 1623. Mais les hauts-fourneaux s’éteignirent en 1877. Seuls les vestiges de l’ancien barrage et la dépression de l’étang, asséché en 1957, rappellent le lieu de production préindustrielle.
À la fin du 19ème siècle, Ferdinand de Saintignon (1846-1921) lança l’exploitation du minerai de fer et construisit la première cité ouvrière de Lasauvage (1880) : 45 maisons à deux étages, réparties en quatre groupes situés respectivement près du château et aux sorties de la localité.
À l’origine, l’ensemble « um Balcon », présentant une architecture plutôt luxueuse, n’était pas destiné aux ouvriers. Saintignon avait l’intention de faire de Longwy une ville d’eau. Il fit construire des thermes, un hôtel (l’actuel hôtel de ville) et aménager un parc avec un belvédère. Les curistes devaient rejoindre la romantique vallée de Lasauvage par le train. À Lasauvage, Saintignon fit construire le « Balcon » avec salle de restaurant, salon et salle de réception. La Première Guerre mondiale eut raison de ce projet. Le bâtiment se transforma en dix logements ouvriers. Dans le même esprit paternaliste, le comte de Saintignon fit construire une école, une épicerie, une boulangerie, un bistrot et une église. L’église fut érigée en 1894 sur l’ancien crassier, selon les plans de l’architecte français Dax. Sur les vitraux du choeur, certains membres de la famille de Saintignon sont représentés sous les traits de saints. Le cimetière se trouve en territoire français, de l’autre côté de la Crosnière. Petite curiosité : autrefois, le tracé de la frontière traversait l’auberge, coupant littéralement la salle en deux ! Le comptoir se trouvait en France et les tables au Luxembourg. Le comte mourut en 1921, criblé de dettes. L’usine de Rodange (S.A. Ougrée- Marihaye) acquit le domaine minier de Lasauvage et le quartier de l’église passa aux mains de la société française Jean Raty de Saulnes. Dans les années 1920, l’usine de Rodange construisit une cantine et 48 maisons ouvrières de deux étages au nord de la localité et dix autres à l’extrémité opposée du village, dans le « Quartier Raty ». Pour la plupart, les façades sont en crépi et les rez-de-chaussée sont partiellement rehaussés de briques. La diversité des façades brise le caractère uniforme de l’ensemble.
Fondation Bassin Minier (2009)
Quelques cartes :
Cela fait un sacré moment que je souhaitais me rendre sur place, c’est chose faite en janvier 2016 mais finalement c’est encore bien incomplet et revenir sur place permettrait de voir bien des choses supplémentaires…
Borne France-Luxembourg. Le cimetière est juste derrière moi. La frontière passe par le milieu de la rivière.
L’accès principale du cimetière se fait donc par le village de Lasauvage en traversant le pont faisant office de frontière avec la France.
Toutefois, un petit accès peut se faire depuis la France. Jusque dans les année 1980, il devait y avoir la présence à chaque enterrement de douaniers français. Ceux-ci accédaient au cimetière par la route départementale D26 du côté d’Hussigny-Godbrange (F) puis en prenant un petit sentier descendant vers le cimetière.
On arrive au niveau d'une maison au niveau de laquelle se trouve un ancien panneau des douanes françaises.
Il faut ensuite suivre la flèche rouge vers la droite et descendre le petit chemin pour accéder au cimetière.
Sentier côté français permettant d’accéder au cimetière de Lasauvage. On trouve sur la photo ci-dessus probablement les anciennes barrières des douanes françaises. Le cimetière se trouve directement à droite de la photo.
Toutes les photos de Lasauvage se trouve en cliquant ici.
Localisation du cimetière sur google maps.